Le plan de gestion des actifs en eau, son suivi et la norme ISO 55000

 

Série : Le programme d’infrastructure municipales d’eau (PRIMEAU), 2 de 2

Le plan de gestion des actifs en eau, son suivi et la norme ISO 55000

 

Le plan de gestion des actifs (PGA-eau) [1]

Le gouvernement du Québec avec sa direction générale des infrastructures d’eau (DGIE) a lancé une initiative en 2020-21 nommée PGA-Eau. Cette initiative vise à consolider les connaissances en la matière. Les municipalités sont invitées à s’inscrire dans cette démarche de gestion des actifs d’ici 31 décembre 2026, à élaborer un plan de gestion des actifs et à le mettre en œuvre. L’envoi de trois documents, sur le Portail du gouvernemental (PGAMR) du Québec est requis avant le 31 décembre 2026.

Le CERIU a préparé un gabarit pour aider les municipalités à préparer un plan de gestion des actifs en eau.

 

Les actifs en eau sont regroupés dans trois secteurs : l’eau potable, les eaux usées ou pluviales.

 

La gestion des actifs vise essentiellement à réaliser et à démontrer la meilleure valeur de tout type d’actifs et de leur gestion à court moyen et long terme. Cette pratique est assez récente, elle regroupe, la gestion des risques, le cycle de vie de l’actif, son coût, la planification stratégique, les facteurs humains et l’utilisation de la technologie de l’information.

 

Le plan de gestion des actifs pour ces trois secteurs comprend :

  • un portrait des actifs ainsi que leur état,
  • le niveau de service,
  • les priorités de performance,
  • la gestion des risques et la gestion de la demande (en eau) à venir,
  • la gestion des changements climatiques,
  • la gestion du cycle de vie des actifs,
  • la stratégie financière,
  • la confiance dans les données,
  • l’amélioration et le suivi du plan.

Le plan de gestion des actifs (PGA) couvre une période de planification de 10 ans (PDI).

 

Suivi du PGA : le plan d’amélioration global

 

Le CERIU a préparé une série de fiches techniques dans le but d’aider à mettre en place le PGA. Il a prévu plusieurs fiches techniques dont une fiche pour faire le suivi de l’ensemble des éléments contenus dans ce plan.

 

Cette fiche qui est présentée, sous la forme d’un tableau comprend 6 sections : 1-Le portait des actifs, possède une pondération de (/30 %), 2-niveau des services (/10 %), 3-la gestion des risques (/10 %), 4-la gestion de la demande à venir (en eau) (/10 %), 5-la gestion du cycle de vie (/25 %) et 6-un résumé financier (/15 %). Il s’y retrouve des données sur les infrastructures ponctuelles et les infrastructures linéaires. Il y a une cote de confiance pour chacun des éléments, qui va du plus bas au plus haut (1 à 5).

 

Ces données ont un rapport avec les éléments suivants : Inventaire, valeur de remplacement, données d’états, tendance et performance, coûts pour atteindre les objectifs de service, niveaux de risques, coûts requis pour gérer les risques, changements anticipés, coûts requis pour gérer la demande à venir, budget, coûts prévus et le financement évalué. « Cet exercice permet de mettre en perspective les résultats obtenus et d’identifier les zones d’amélioration. » Il existe une deuxième occurrence de l’utilisation des éléments de ce tableau qui utilise une autre série de données.[2]

 

Selon les auteurs du CERIU, Il est possible d’évaluer le degré d’avancement dans la réalisation de la mise en place du PGA, en déterminant son niveau de progression : qui peut varier d’état : débutant, élémentaire, intermédiaire, avancé ou expert.

 

Il y a une suggestion de description des actions à mener. Par exemple, pour une partie du PGA : le portrait des actifs, il y a une suggestion d’une forme de présentation, avec une action à mener : celle de créer une base de données (BD) pour recevoir les informations provenant des inspections télévisées, l’horizon temporel de sa mise en place de cette BD, le ou les responsables et les ressources requises.

 

ISO 55000 a été conçu pour la gestion d’actifs[3]

 

L’expérience des acteurs du secteur de la gestion des actifs a démontré au fil du temps, l’étendue des avantages et de la performance qui peut être réalisée avec une collaboration interdisciplinaire.

 

La gestion des actifs entraîne un changement dans la culture de l’entreprise et de l’introduction de nouveaux processus métier. L’idée d’adopter la norme ISO 55000 est de permettre la mise en place, d’un système de gestion systématique et optimisé des actifs pendant, toutes les phases du cycle de vie des actifs sous gestion.   

 

Le champ d’application de cette norme se divise en trois ;

ISO 55000 : aperçu général, principes et terminologie

ISO 55001 : Système de gestion, exigences

ISO 55002 : Système de gestion, lignes directrices.

 

Dans ce guide, il est question de maturité dans la gestion des actifs. Elle consiste à déterminer les points forts ou faibles, de déterminer les mesures d’améliorations et de recevoir les avantages qui peuvent en découler.

 

Il est aussi question d’applicabilité de cette norme. Elle s’applique aux entreprises du secteur public ou privé, aux structures règlementées ou aux collectivités publiques. Il y a un rapport avec la taille de l’organisme (en matière d’effectifs ou de valeur d’actifs) ou des difficultés liées à l’étendue d’un réseau et de son aspect critique en matière de services à la collectivité dans la facilité de déploiement de cette norme.

 

L’eau, c’est la vie et les infrastructures de traitement/distribution de l’eau d’une grande ville sont complexes. Une mauvaise gestion des actifs pouvant entraîner des conséquences importantes. C’est ce qui fait qu’une grande ville pourra tirer un meilleur avantage de la mise en œuvre de la norme ISO 55000 qu’une petite entreprise avec une structure d’actifs simples.   

 

La norme ISO 55000 est en quelque sorte une méthode de priorisation des actions en forme de pyramide à quatre étages. Au bas de la pyramide, 1-les actions associées à l’efficacité et à l’efficience de la gestion des actifs, dans ce texte, ceux de l’eau, viennent ensuite, 2-la gestion de la performance de ces actifs dans un système, 3-la performance des placements dans un portefeuille de gestion d’actifs (PGA) et finalement à l’extérieur du PGA, au sommet de cette pyramide, 4-la gestion des attentes des parties prenantes.

 

Il est question de créer une forme de valeur, il y a toujours une raison logique entre la prise de décision et la création ou du maintien de la valeur des actifs. Ce lien logique pourra s’exprimer au moyen de la création d’un programme d’inspection/entretien des infrastructures en eau d’une ville.

 

Deux types d’activités font partie de cette norme :

  • Les activités opérationnelles réalisées sur les infrastructures d’eau durant leur cycle de vie,
  • Les activités de gestion à réaliser pour coordonner, soutenir ou améliorer l’efficacité et l’efficience des actifs durant leur cycle de vie.

 

C’est avec ce deuxième niveau d’activité que l’on aura les plus grands défis de coordination et les meilleures possibilités d’amélioration de la gestion, des actifs associés au traitement, à la distribution et à l’épuration de l’eau.

 

La présence de la norme ISO 55 000 dans une entreprise, c’est une démonstration de la maturité de la gestion de cette organisation. Des gouvernements, des entreprises ou des villes qui détiennent un portefeuille d’actifs d’infrastructures importants l’utilisent.

 

Publié sur LinkedIn à Montréal,                                               le 16 décembre 2024,

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[1] https://www.quebec.ca/habitation-territoire/infrastructures-municipales/plan-gestion-actif-pga/eau

[2] https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/affaires-municipales/publications/infrastructures/pga/FIC_techniques_pga_eau.pdf, Voir les 5 pages de la section 7-SE

[3] https://www.aimq.net/wp-content/uploads/2019/01/iso_55000_asset_management__preview.pdf